Les Nyangatom vivent aux confins de trois États : l’Ethiopie, le Soudan et le Kenya. Nommés « Shankillas » par les Ethiopiens du Nord, dont la connotation se rapproche de celle d’ « esclaves noirs », ces oubliés de l’Histoire sont aujourd’hui confrontés à l’irruption du monde occidental.
« La culture Nyangatom, dont la face matérielle pourrait incarner sur nos écrans l’image même du dénuement, a permis aux générations successives de mener, dans ces milieux hostiles, un combat incessant pour la vie, avec un courage, une fierté et une dignité que la spirale de l’ouverture sur la « mondialisation », trop souvent synonyme de paupérisation, vient naturellement ébranler », dit Serge Tornay, ethnologue qui a effectué de nombreux séjours chez les Nyangatom de la basse vallée de l’Omo.
Les bottes blanches, produits de cette mondialisation amenée par la nouvelle route de la soie, et que portent avec fierté aujourd’hui les jeunes générations de Nyangatom, sont à mes yeux le symbole de leur adaptabilité aux changements du monde.
C’est en découvrant lors de mon dernier voyage cette dernière mode tribale que j’ai voulu montrer, à la croisée des chemins, l’extraordinaire créativité de ce peuple.